LES SFIROTES

  CHEZ RABBI CHIMON BAR YOHAÏ

TSIMTSOUM - CHEVIRA - TIKOUN

Retrait - Brisure - Réparation

Quand D’ Voulut créer l’Univers, Il retira sa Lumière infinie ; cette Lumière, cette force créatrice subit d’innombrables TSIMTSOUMIM (contractions) ; chaque Tsimtsoum est une diminution graduelle de l’intensité de la lumière divine et une adaptation à la capacité de réception des êtres créés ; jusqu’à ce que le monde matériel fut amené à l’existence.

Les SFIROT constituent les véhicules de la lumière divine du Eïn Sof. La contraction de la Lumière divine créa à un endroit un " vide " là où elle se trouvait auparavant. A cet endroit subsiste une " trace " de lumière le RECHIMO ; un peu comme la trace d’huile qui reste dans la bouteille une fois celle-çi vidée.

Dans un second temps, D’ envoie un KAV, un fil de Lumière

qui dans son développement constitue dix cercles concentriques. Cette étape de la Création est appellée IGOULIM. cercles. Ces cercles sont concentriques comme les pelures d’oignons. Suite au TSIMTSOUM il y a épaississement de cette lumière restante (RECHIMO) qui va constituer le KELI réceptacle-récipient Le KELI trouve donc son origine dans le RECHIMO. La SFIRA ,au pluriel SFIROT, est constituée par le KELI (récipient) et le " OHR " Lumière venue du KAV ; lumière envoyée dans un second temps.

Le monde des IGOULIM est aussi appelé monde du TOHOU (cahos) car les lumières divines ont une intensité démesurée par rapport au KELI (récipient). Il y a " Brisure " des réceptacles (CHEVIRAT HAKELIM) qui est un élément central de la Kabale et de l’enseignement du Arizal.

Seules les trois premières SFIROT (KETER-HOKHMA-BINA) purent contenir la lumière du EÏN-SOF. Ces trois premières SFIROT sont hors du temps (il n’y a rien à réparer) c’est le Méta-Temps (hors du temps) ; le temps est donc une conséquence de cette brisure. Les 7 autres SFIROT se brisèrent et les lumières qu’elles contenaient se dispersèrent. La majeure partie est revenue à sa source, mais des étincelles sont tombées vers le bas.

Suite à cette brisure, il y eut restructuration de la lumière divine en SFIROT de YOCHER. Les SFIROT de YOCHER (droiture) sont restructurées en forme d’un homme debout.C’est le TIKOUN. 288 étincelles se sont enfouies dans les écorces (KLIPOT), 202 étincelles ont été réparées par la souffrance en Egypte, et il reste 86 (ELOKIM) jusqu’à la venue du Machiah.

La GALOUT est venue comme une pénitence et de ce fait permet d’expier, mais aussi pour récupérer toutes les étincelles partout où elles se trouvent ; c’est pourquoi il est nécessaire qu’Israel soit dispersé aux quatre vents pour les recueillir. On assiste maintenant à la fin de l’Histoire.

Remarque : La métaphore de la " lumière " est souvent utilisée par les sages pour décrire les manifestations de la Divinité ; mais il ne faut pas commettre l’erreur de penser que cette lumière intellectuelle émane d’une source matérielle comme la lumière courante.

L’enchaînement des mondes (HICHTALCHELOUT) est classé en 5 catégories. Ces mondes sont de faîte "les vêtements " de la Lumière Divine. Le rayonnement par lequel la présence divine se manifeste, se raréfie et s’opacifie au fur et à mesure de la descente le long de la chaîne des mondes. Pour le monde terrestre la raréfication de la lumière divine est la cause directe de la matérialité qui le caractérise.

Le monde physique dans lequel nous vivons n’est qu’une faible partie d’un système de mondes SPIRITUELS si vaste que l’esprit humain ne saurait le concevoir.

La Création suivant le Zohar suit trois mouvements : La Volonté de D’ de créer - suivi de la Pensée - puis la mise en Action de cette pensée.

La Volonté de D’ peut apparaître sous deux aspects : Sa Volonté qui est sans limite et mesure, ce que la Kabale appelle le EÏN -SOF et sa volonté auto-limitée traduite par les SFIROT.

Les Sfirot sont les intermédiaires entre le fini et l’Infini. On peut les comparer à des intermédiaires, des ponts qui relient le EÏN SOF aux mondes spirituels et ou matériels. Rappelons ce que disait Rabbi Shimon Bar YOHAÏ ; que 974 mondes avaient précédé ce monde çi ; il n’est pas nécessaire que ces mondes fussent matériels. Notons qu’aujourd’hui, depuis la théorie de l’équivalence masse - énergie d’Einstein, que cette opacification de l’énergie en matière devient une notion abordable pour l’esprit humain.

Pour esquisser " un modèle " de compréhension nous ferons une analogie : En math, l’infini c’est un nombre très grand qui ne peut être dépassé ; en Kabale l’Infini est comparable à un nombre pour lequel tous les autres nombres sont comme " nul " en comparaison avec lui, même le nombre qui précède l’Infini est considéré comme nul ; c’est l’Inconcevable.

Mais si nous fixons une valeur très grande pour l’infini (cent millions de milliards) on détermine alors un système auto-limité : c’est le système des SFIROT.

Cinq MONDES par ordre décroissant :

ADAM KADMON : L’HOMME ANTERIEUR - MONDE ATSILOUT -MONDE BRIA - MONDE YETSIRA - MONDE ASSIA.

Nefech, Rouah, Nechama sont les " lumières " qui sortent au travers des SFIROT qui jouent le rôle d’écran. Les SFIROT sont les récéptacles illuminés par la Lumière du Eïn Sof.

NEFECH c’est la force vitale liée au monde de l’ACTION (ASSIA) ; ROUAH c’est l’esprit, lié au monde de FoRMATION (YETSIRA) ; le niveau de NECHAMA lié au monde de CREATION (BRIA) ; au plus haut niveau de Nechama, il existe un quatrième niveau appelé HAYA qui est lié au monde de l’EMANATION (ATSILOUT). Un niveau plus intime encore est celui de YEHIDA lié au Adam KADMON

 

EN SOF et SFIROT

RAMBAM explique que " D’ est la Connaissance, Celui qui connaît et Celui qui est connu ".

Pour RAMBAM : L’Essence de D’, en raison de sa perfection, ne peut être atteinte, certains se sont évertués à saisir sa science de manière à ce qu’elle soit accessible à leur esprit. Or, cela n’est pas possible, car si on pouvait embrasser sa science, nous embrassions (par là même) son Essence : ces deux choses n’en font qu’une. Ainsi la spéculation en vue de saisir la science de D’ est pure folie. Pour RAMBAM  : Il est celui qui sait, la Connaissance et ce qui est su. Il est tout et tout est en Lui.

Pour le MAHARAL de Prague D’ n’est absolument pas une connaissance. Il est infiniment plus haut que celle-ci ; son Essence n’est pas une connaissance. La connaissance qu’à D’ de Ses créatures n’est pas son Essence.

Le MAHARAL et RAMBAM expriment tous deux " l’avis du D’ vivant ". Le ARIZAl répond que l’on doit prendre compte de ces deux aspects.

Lorsqu’il s’agit de la Lumière divine qui s’est contractée et introduite dans les mondes, il est possible de dire que " Il est la connaissance ". Mais lorsqu’on fait allusion à la Lumière divine qui transcende les mondes, C’est le MAHARAL qui a raison, et que D’ qui est infini, est beaucoup plus élevé que la Sagesse.

Le ARIZAL donne la réponse satisfaisant l’esprit humain : D’ a créé le monde en ayant recours au TSIMTSOUM (limitation - contraction de la Lumière divine). Après le Tsimtsoum, il est exact comme le dit le RAMBAM que D’ et sa sagesse ne font qu’un. Par contre avant le Tsimtsoum, le MAHARAL a raison d’avancer que l’Essence Divine est infiniment plus haute que sa Sagesse.

Pour Moshé CORDOVERO, c’est RAMBAM qui a raison ; car dans son système Moshé CORDOVERO ne fait pas intervenir le TSIMTSOUM. Pour CORDOVERO, il faut savoir que la Science (conscience ou connaissance) du Créateur n’est pas comme celle de ses créatures ; car chez celles-ci la science est distincte du sujet de la science, et porte sur des objets qui à leur tour se distinguent du sujet.

C’est cela qu’on désigne par trois termes : la pensée, ce qui pense et ce qui est pensé. Au contraire, le Créateur est Lui-même, tout à la fois, Connaissance, Ce qui connaît et Ce qui est connu. C’est en Se connaissant et en Se sachant Lui-même qu ’Il connaît. Rien n’existe qui ne soit uni à Lui et qu ’Il ne trouve dans Sa propre Essence. MOSHE CORDOVERO - PARDES RIMONIM.

Pour le ARIZAL au contraire cette dualité s’évanouit car pour lui la lumière divine qui s’introduit dans les réceptacles a déjà subi le processus de Tsimtsoum. Pour le ARIZAL il y a l’avant Tsimtsoum " Mes pensées ne sont pas vos pensées " ICHAYA

Il y a le stade de la création qui précède le Tsimtsoum ; et l’après Tsimtsoum qui permit à la lumière divine d’éclairer par l’intermédiaire des SFIROT. Cela ressemble au problème de la transcendance et de l’immanence .

RAMHAL (Rabbi Moshé Haïm LOUZZATO) écrit : Il n’y a rien dans le monde, ni être, ni sujet, ni événement qui ne dépendent des Sfirot que le Créateur a préparé pour diriger le monde.

Les dix sphères célestes et dont il est dit (Tikouné Zohar) : " Tu es UN, mais ne peux être compté ".

Rabbi Yossef ALBO précise que ces comparaisons avec la divinité relève de l’analogie et la métaphore. Elle ne peut être prise au sens propre. " Il ne faut pas commettre l’erreur de penser que cette Lumière émane d’une source matérielle comme la lumière courante ".

Le Tsemah Tsedek explique que le luminaire physique n’a pas le pouvoir de retenir sa lumière ; l’équivalent de cette restriction ne s’applique pas à la lumière divine.

Ainsi, tous les termes et concepts s’appliquant au Divin doivent être extraits de toute connotation temporelle, spatiale ou corporelle. Ces notions doivent être interprétées dans leur dimension spirituelle.

NOTION DE TSIMTSOUM

Tout ce qui est créé, existe grâce au flux de vie qui émane de D’. Il est immanent dans la création et la transcende. Mais puisque D’ est omniprésent et que rien ne peut exister en dehors de Lui, comment le matériel peut-il subsister ?

Avant la création des mondes, D’ emplissait tout l’espace (attention l’espace au sens figuré) car l’espace lui-même est une création.

Quand D’ voulut créer les mondes, Il retira sa lumière ; et dans ce " vide " formé, dans cet espace émane alors de D’ un rayon de lumière. Cette lumière subit de nombreux TSIMSOUMIM (restrictions) ; chaque TSIMTSOUM est une diminution graduelle de la lumière divine et une adaptation à la capacité de réception des êtres créés.

Le TSIMTSOUM est la " dissimulation " de la force vitale cette dissimulation constitue le " KELI " c’est à dire le récipient (contenant) et la force vitale qui traverse le contenant est appelée " Lumière ". L’ensemble du KELI (au pluriel KELIM) et de la Lumière constitue les SFIROT. Les KELIM limitent la Lumière divine ; mais en même temps la révèlent. Comparaison avec une ampoule teintée en bleu par exemple, qui atténue la lumière de l’ampoule, mais en même temps révèle cette lumière ? Pourquoi a-t-on besoin de teindre l’ampoule en bleu ? Car la Lumière originelle serait impossible à supporter. Chaque monde a sa capacité propre de réception et de dévoilement de cette lumière.

Lors de la Création du monde D’ a en quelque sorte restreint sa lumière, c’est le TSIMTSOUM, et dans le vide formé par ce retrait, il laissa un RECHIMO, une " empreinte ", une rémanence ( le vide n’est pas vide) ; ce RECHIMO est la trace de Lumière restante ; (un peu comme la trace d’huile qui reste dans une bouteille une fois qu’elle est vidée).

Dans un second temps, D’ envoie dans ce réceptacle (RECHIMO) un fil de lumière, un KAV, qui dans son développement va constituer dix cercles. Cette étape de la Création est appelée IGOULIM (cercles).

Ces cercles sont concentriques, comme des pelures d’oignons.

Suite au TSIMTSOUM il y a épaississement de cette lumière restante (comparaison avec la bouteille d’huile) qui va constituer le KELI (récipient - réceptacle). Le KELI trouve son origine dans le RECHIMO. (cette trace d’huile). La SFIRA (au pluriel SFIROT) est constituée par le KELI (récipient) et le OR (Lumière) venue du KAV lumière envoyée dans un second temps.

Le monde des IGOULIM est aussi appelé le monde du TOHOU.(Monde Chaotique).Les lumières divines ont une intensité démesurée par rapport à la capacité du KELI (récipient) qui sont les SFIROT de IGOULIM (en cercles concentriques), il y a alors brisure des réceptacles qui ne peuvent contenir cette Lumière intense. C’est le stade de CHEVIRAT HAKELIM (brisure des récipients). CHEVIRAT HAKELIM est un élément central de la kabale et de l’enseignement du ARIZAL.

De par leur position, l’une sous l’autre (IGOULIM - concentriques) les SFIROT de IGOULIM ne purent être capables de supporter la LUMIERE qui les inonda.

Seules les trois premières SFIROT furent capables de supporter ; les autres se brisèrent l’une après l’autre. Les SFIROT qui se brisèrent sont appelées " LES HUIT ROIS QUI REGNERENT SUR EDOM AVANT QUE NE REGNENT LES ROIS DES ENFANTS D’ISRAEL " PARACHA TOLDOT (BERECHIT).

Au sujet des 8 rois qui gouvernèrent le pays d’Edom.

Ils correspondent aux huit Sfirot qui se brisèrent de Daat à Malhout. Chacun d’eux " régna et mourut ". Cette expression fait allusion à CHEVIRAT HAKELIM . Les 7 rois qui moururent désignent les réceptacles qui se brisèrent totalement, c’est à dire les mondes antérieurs, qui disparurent totalement. Le 8° roi correspond au 8° KELI qui ne fut que partiellement brisé.

La mort est la séparation du corps et de l’âme. Cette dernière regagne alors sa source. Le corps retourne à la terre. Il en fut de même pour ces rois. Leurs âmes, c’est à dire les OROT (lumière des Sfirot) s’éleva et réintégra sa source, alors que les restes de leurs corps, les fragments des KELIM descendirent dans la tombe. Cependant, une trace de Lumière resta attachée aux fragments de KELIM. Poursuivant leur chute, les débris des KELIM se brisèrent en un nombre de plus en plus grand de parcelles.

Les fragments les plus raffinés restèrent en ATSILOUT, ceux qui étaient un peu moins demeurèrent en BRIAH, les autres s’intégrèrent à YETSIRA et les plus bas tombèrent dans ASSYA.

Ces fragments sont donc à l’origine de la grande diversité de la création divine.

Ainsi, les fragments de réceptacles, issus de la Lumière la plus pure, se trouvèrent projetés vers des niveaux inférieurs et furent intégrés par eux, mais une partie d’entre eux ne put l’être et dut être repoussée. Celle-ci est à l’origine de mal.

Tous ces fragments, dépourvus de Lumière, ne possédant plus qu’une étincelle tout juste suffisante pour assurer leur existence, devinrent des entités indépendantes. Ils devinrent les éléments fondamentaux de la création, à l’origine de la matière. Ils constituent les 4 éléments primordiaux, feu, vent, eau et poussière. Ils sont également, à un stade plus élevé, la source spirituelle de ces éléments (HIYOULI).

Dans le monde du TOHOU les SFIROT n’avaient pas d’interaction entre elles. Ainsi le HESSED (bonté absolue) n’avait pas de relation avec la SFIRA GUEBOURA (rigueur absolue). Chacune des Sfirot disait " c’est moi qui régnerais ". Il n’y avait pas d’interaction entre elles. Cela précipita le processus de CHEVIRAT HAKELIM (brisure des récipients " KELIM " ).

 

CHEVIRAT HAKELIM

Le rayon de Lumière émis par le EÏN - SOF " Infini Absolu " (expression incompréhensible) traversait toutes les SFIROT de IGOULIM (concentriques) ; mais seules les trois premières purent contenir cette intense Lumière. Les 7 autres se " brisèrent " sous le flux.

Seules les trois premières SFIROT ( KETER - HOKHMA - BINA ) purent contenir la Lumière venue du EÏN SOF. Ces trois SFIROT sont hors du " temps " car il n’y a rien à réparer. C’est le META-TEMPS, c’est l’éternité.

Le temps existe pour nous, il est une conséquence de cette brisure.

Une autre facette de l’explication : Sans cette brisure des vases, le mal aurait été inconnu, l’homme serait un ange. Il n’y aurait pas eu de place pour le péché, ni pour la rétribution des bonnes et mauvaises actions.

La lumière contenue dans les 7 " récipients brisés " se dispersa ; la plus grande partie est revenue à sa source

mais des étincelles sont tombées vers le bas. Ces étincelles ont été intégrées dans un " enchaînement " HICHTALCHELOUT des mondes.

Ces stades sont au nombre de 5. Ils sont appelés les 5 mondes. Ces mondes sont en fait " les vêtements " de la Lumière divine. Les différentes radiations de la Lumière divine au sein de ces 5 mondes qui se voilent d’un stade à l’autre sont les SFIROT.

Le rayonnement par lequel la présence divine se manifeste, se raréfie et s’opacifie au fur et à mesure de sa descente le long de la chaîne des mondes. Pour le monde terrestre, la raréfaction de la lumière divine est la cause directe de la matérialité qui le caractérise.

N.B. : La métaphore de la " Lumière " est fréquemment utilisée par les sages pour décrire les manifestations de la divinité ; mais il ne faut pas commettre l’erreur de penser que cette Lumière émane d’une source matérielle, comme la lumière courante.Dans chacun de ces 5 MONDES on retrouve les 10 SFIROT.

Nous développerons tout d’abord cette notion des 5 mondes.

LES CINQ MONDES :

 

ADAM KADMON : L’HOMME ANTERIEUR qui correspond à la " Pensée Antérieure ". Cette Lumière englobe en elle tous les stades successifs de la Création.

AKOUDIM (moucheté) ; BEROUDIM (tacheté) ; NEKOUDIM (pointillé) regroupent les stades séparant ADAM KADMON du monde de ATSILOUT.

C’est là que se déroule la " cassure " (CHEVIRAT HAKELIM). De par leur position les SFIROT de IGOULIM se brisèrent. Suite à cette brisure il y a restructuration de la Lumière divine en SFIROT de YOCHER. (droiture). Les SFIROT de YOCHER sont restructurées en forme d’un homme debout.

Un " MONDE " est un ensemble d’êtres nombreux et divers réunis dans un même lieu ; ces êtres peuvent être sensibles ou spirituels.

ATSILOUT : MONDE D’EMANATION.

Aucune barrière ou transparence ni écran ne sont là pour cacher la divinité, l’Unité est parfaite.

Directement lié au ADAM KADMON, le monde de ATSILOUT est de ce fait très proche du EÏN SOF. Ce monde correspond à la lettre " YOUD " du Tétragramme.

BRIYA : MONDE de CREATION

Il reçoit sa vitalité de ATSILOUT. Briya est aussi appelé " Olam Hakissé " (monde du Trône Céleste).Là résident les SERAFIM, anges qui se consument par leur amour pour D’ (ceux qui brûlent par leur compréhension)

Ce monde correspond à la lettre Hé du nom de D’.

YETSIRA : MONDE DE FORMATION 

Il prend sa naissance dans le précédent. Les anges de YETSIRA sont les HAYOT HAKODECH (Bêtes Sacrées) qui ont l’amour et la crainte naturelle de D’. Ce monde est associé à la lettre Hé du Tétragramme.

ASSIYA : Monde de l’Action. Les anges sont les OFANIM qui sont " conscients " qu’ils ne reçoivent qu’un reflet de la lumière divine. Ils servent D’ avec une manifestation bruyante de leurs sentiments. Ce monde auquel nous faisons parti est associé à la lettre Hé du Tétragramme.

Notons que pour le monde Adam Hakadmon, monde le plus élevé, aucune lettre ne peut le décrire ; il est représenté par la pointe surplombant le YOUD initial.

Notons comme transition, que le mot Tsimtsoum peut être traduit par contraction, condensation, mais aussi par " voilement ". Cette définition va être utilisée pour définir le système des SFIROT.

LES DIX SFIROT

Les SFIROT sont au nombre de 10 : KETER-HOKHMA-BINA (monde de l’EMANATION) ; GUEBOURA-HESSED-TIFERET (monde de CREATION) HOD-NETSAH-YESSOD (monde de FORMATION) ; et MALKHOUT (monde de l’ACTION).

Moshé CORDOVERO fait une comparaison MACHAL-NIMCHAL (métaphore) : Lorsqu’on verse de l’eau dans plusieurs verres teintés, celle-çi bien que transparente prend la couleur du récipient (KELI) qui la contient. La Lumière du EÏN SOF s’exprime suivant la SFIRA concernée. La Lumière du EÏN SOF se traduit par la bonté dans la SFIRA HESSED et par la rigueur dans la SFIRA GUEBOURA.

Les KELIM limitent la lumière du EÏN SOF et en même temps révèlent cette lumière. Quand le Maître du monde veut agir suivant le HESSED, Il éclaire la SFIRA HESSED. Il en résulte du HESSED dans les mondes. Les SFIROT jouent le rôle de " relais " de la Volonté divine.

Pour RECANATI, les SFIROT ne sont que des instruments, des êtres de nature supérieure, dont D’ se sert pour créer l’Univers. Pour David Ben ZIMRA, les SFIROT sont des essences susceptibles de s’identifier à D’.

Le ARIZAL et Moshé CORDOVERO enseignent que les SFIROT sont distinctes de D’, mais que D’ sans y être immanent y est toujours présent. " Il est au dessus, mais non en dehors ".

Les kabalistes ont toujours mis en garde : c’est à D’ seul que s’adressent les prières. Aux SFIROT sont associées les noms de D’. (Chaaré Orah - GIKATILA).

Les SFIROT prennent leur source dans le EÏN SOF. Le EÏN SOF est pour les SFIROT ce qu’est l’âme pour le corps.

La doctrine sephirotique se trouve exprimée dans la " louange " kabalistique appelée :

" Prière d’ELIE " :

" Maître des mondes ! Tu es UN, mais non un nombre ; Tu es le plus sublime de tous les sublimes, le plus caché de tous les cachés. Aucune pensée ne peut Te concevoir. Tu as produit 10 formes que nous appelons les SFIROT pour diriger par elles les Mondes inconnus et invisibles et les mondes visibles. Toi-même Tu T’enveloppes en elles et comme tu demeures en Elles, leur Harmonie reste sans changement...Tu es celui qui les dirige, tandis que Toi, tu n’es dirigé par personne... Aux SFIROT Tu as taillé les vêtements qui servent aux âmes humaines comme points de transition ....Tu as caché les SFIROT dans les corps... Toi-même tu n’as aucune image ni forme ...personne ne peut te connaître...chaque SFIRA a un nom déterminé, d’après lequel les anges sont aussi nommés ; mais Toi, Tu n’as pas de nom déterminé, car Tu es l’UN qui remplit tous les noms et qui leur donne toute leur valeur réelle. Si Tu te dérobais, ils resteraient comme des corps sans âme. Tu es sage, mais non d’une sagesse déterminée ; tu es intelligent, mais non d’une intelligence déterminée. Mais tout cela subsiste pour faire connaître à l’homme Ta Force et Ta Toute - Puissance, pour lui montrer comment l’Univers est gouverné par la rigueur et la miséricorde. Ces termes désignent des SFIROT ne répondent à aucune réalité attribuable à ton Essence pure, dans Laquelle il n’y a ni cause, ni effet ni aucun rapport entre deux aspects quelconques, mais uniquement Ton Unité Absolue.

 

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